Spécial Festival de Cannes 2012
AMOUR de Michael Haneke
Du point de vue de la réalisation, Haneke brille une fois de plus par son savoir faire inimitable et par sa façon de capter l'inattendu.
Il laisse sa caméra hors de l'action, en s'attardant sur l'attente ; comme lorsqu'Alexandre reste seul, au moment où il rend visite à son ancien professeur de piano. Mais la pesanteur des longs plans ne s'éloigne jamais de l'émotion. D'ailleurs peu après, lorsqu'Alexandre interprète "Bagatelles", on est bouleversé. Le contraste est saisissant entre le lent rythme de vie du couple d'octogénaires et la soudaine vivacité de la musique. La courte scène du cauchemar est également gorgée d'émotion ; car l'étouffante solitude de Georges - l'excellent Jean-Louis Trintignant - s'y matérialise de manière effrayante.
Comme à son habitude, le silencieux générique de fin tombe sur nous comme une chape de plomb après les secousses que nous avons vécu durant cet "Amour" tout à la fois tragique et sublime. On regrettera seulement, dans les premières minutes du film, les répliques d'Emmanuelle Riva, qui sonnent terriblement faux dans sa bouche.
R. Pignon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire