REVOLVER
Le Crabe des Arts : Revolver, comment vous êtes-vous rencontrés ?
Christophe Musset : On s'est rencontré au collège, Ambroise et moi, mais avec Jérémy ils se connaissent depuis tout petit, ils étaient ensemble à la maîtrise de Notre-Dame de Paris. On a commencé à jouer tous les trois, et à ce moment là on a trouvé ce son acoustique qui fonctionnait bien, basé sur un trio, deux acoustiques, le cielo et trois voix ; à partir de là on a fait notre première maquette.
LCDA : Le nom de votre groupe est issu d'un poster des Beatles, qui se trouvait dans la chambre d'Ambroise à l'époque.
Ambroise Willaume : C'était l'un des Revolver Sessions. On trouvait que c'était cool d'appeler notre groupe ainsi, on pensait que ça n'avait pas encore été fait. Mais en fait il y en a plein ! (rires) Mais pas en France cela dit ! C'est aussi un bon contraste entre la violence du mot et notre musique, qui est très douce.
LCDA : Cette référence aux Beatles s'arrête à cette affiche ?
C.M : Actuellement, je ne m'amuserais pas à chercher dans notre musique, chaque référence aux Beatles ; c'est un groupe qui a créé un nouveau langage musical, et aujourd'hui tu ne peux pas faire semblant de l'ignorer, c'est un socle pour n'importe quel musicien au monde.
A.W : On nous a souvent parlé des Beatles parce qu'on s'appelle Revolver, mais finalement notre musique est plus inspirée de groupes comme Simon et Garfunkel, les Beach Boys, ou Elliot Smith. Au début, on avait mis Elliot Smith en figure à suivre, il nous a beaucoup inspiré. Les Beatles restent une base.
LCDA : Expliquez-nous le concept de « pop de chambre ».
A.W : C'est un terme qu'on a inventé au début. C'était par rapport aux premiers concerts que l'on faisait, qui étaient totalement acoustiques, sans micro ; on jouait chez des amis, dans des cafés... Un ami m'a dit que cela lui faisait penser à de la musique de chambre, pop. C'est comme ça qu'on a trouvé ce concept de « pop de chambre », qui nous définissait parfaitement.
LCDA : C'est cela qui vous a amené à jouer dans des chambres d'hôtels, des salons d'appartements...
A.W : Oui, au départ on jouait n'importe où, on a même joué dans un magasin de vélo ! C'est génial, on ne demande que trois chaises, on se met dans un coin et on joue quelques morceaux.
C.M : Et puis c'est aussi intéressant en tournée, car tu as toujours le temps de te faire un petit showcase. C'est bien d'avoir les deux : le côté intimiste, et le soir sur scène où on branche nos amplis, et où on fait des variations, c'est totalement différent.
LCDA : Votre premier album a été un grand succès : cent mille exemplaires vendus, deux nominations aux Victoires de la musique, salué par la critique... Comment vit-on toute cette effervescence quand on est aussi jeune ?
C.M : On avait jamais démarché de maison de disque. On en était à peine au stade des maquettes sur Myspace que E.M.I nous contactait. Après on est allé de surprise en surprise ; l'album, la radio, et puis un jour on nous téléphone pour nous dire qu'on est nominé deux fois aux Victoires de la Musique...
A.W : On n'a pas eu le temps de réaliser, tout est allé très vite, et nous étions toujours en tournée, cela ne nous laissait donc pas le temps de nous guetter à la télé. On passait notre temps à faire des concerts, et les concerts te ramènent bien à la réalité : un jour tu vas faire un festival où tu vas jouer devant cinq mille personnes, et où tu as l'impression d'être les Gun's and Roses, et le lendemain tu vas faire un concert dans un petit endroit, devant quinze personnes, et où tu te dis que ce n'est pas gagné. En tournée tu passes très vite de haut à bas, et c'est ce qui t'aides à garder la tête froide.
LCDA : Music For a While était un mélange de pop folk et de musique classique, aux harmonies très adoucies, alors que votre deuxième album est plus rythmé et plus fourni en arrangements ; est-ce qu'on peut dire qu'il sonne l'heure de la maturité pour Revolver ?
C.M : La maturité c'est plutôt le moment où tu en es à ton septième album, où le groupe de rock débranche les guitares pour faire un album acoustique... En ce qui nous concerne, la maturité était donc plus sur le premier ! (rires)
A.W : On a surtout beaucoup évolué, au niveau des effets, des textures... C'est un album qui s'est écrit sur la route en fait, dans des bus, dans des chambres d'hôtels, alors que le premier a été fait dans notre chambre. Entre nos deux albums, on n'a fait que tourner, il n'y a jamais eu un moment où nous avons pu nous poser sur Paris.
C.M : Ce qui change surtout c'est que la place de la batterie a changé, et puis que nous avons commencé à intégrer une basse pour libérer le cielo, qui était un peu contraint par son rôle de basse, et pour qu'il puisse redevenir un violoncelle.
Propos recueillis par Benjamin Cerulli
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