samedi 13 juillet 2013

Avignon 2013 "Rachel et ses amants"

Catégorie : à éviter sans lésiner


RACHEL ET SES AMANTS
 de et avec Rachel Monnat
A l'Atelier 44 à 22h15

Le piège à c...
Tout laisse présager à une pièce sensuelle, peut-être pas intellectuelle, mais coquine, esthétique voire érotique. Tous les adjectifs qui se dégagent de l'affiche semblent à coup sûr les qualificatifs du spectacle. Une affiche racoleuse certes, mais avant tout belle, élégante et très évocatrice.

Pour vous convaincre de ne pas jeter vos sous par la fenêtre, même par curiosité, nous allons tout vous raconter pour vous ôter tout envie de vous faire votre propre opinion (ce qui aurait franchement peu d'intérêt). 

Le public s'installe pendant que la lumière éclaire et la scène et la salle. Annonce du technicien, les deux lumières s'éteignent. La même lumière scénique se rallume 4 secondes après, sans effets et surtout sans musique ni actrice sur scène. Amateurisme du soir bonsoir... Puis après quelques millisecondes débarque fraîche et fringante (?) une jeune fille qui ressemble à une petite fille, habillée d'un tee-shirt vert du plus mauvais goût, de grandes chaussettes et d'un béret. On croit à un jeu assumé avec le spectateur "ne vous inquiétez pas, tout cet attirail ridicule est fait pour que vous dégustiez davantage le moment où je l'enlèverai!". Au lieu de cela, Rachel Monnat nous parle comme on récite un texte à l'école. D'autant que le texte qui pénètre dans nos oreilles est tout ce qu'il y a de plus inintéressant, de plus nul et de plus naïf qui soit. Même un témoignage d'adolescente en fleur et en détresse amoureuse dans Jeune et Jolie est plus efficace. La jeunette sans formes ni tenue ni présence, nous narre sa vie dès ses trois ans et avance dans le temps, sans pour autant parvenir à rester chronologique. Le récit est parsemé de chansons françaises qui illustrent piètrement son histoire et nous assomment d'une nouvelle tare. En plus de n'avoir aucune notion de comédienne, Rachel Monnat se prétend chanteuse au grand dam de nos oreilles (Piaf, Trenet, Mistinguett sont massacrés le temps d'une soirée dans L'Atelier 44). On se perd dans son histoire de garçons rencontrés (dont vous n'arriverez pas à retenir une seule anecdote!) et en même temps, on s'en fiche tellement profondément... 

Personne ne quitte la salle pourtant remplie pendant ces 1h de remplissage honteux. Chaque spectateur est habité par une lueur d'espoir, à savoir ; le final de ce qu'on nous fait croire un One Woman Show. La carotte que tout le monde attend et a lu dans le synopsis. On nous promet un strip tease totale autour d'une barre de danse. L'heure arrivée, la lumière si laide et si froide se tamise pour virer au rouge. A-t-on fait tout ce chemin fastidieux pour la récompense promise ? Petits gourmands !! Bien sûr que non. La demoiselle ne sait même pas se déshabiller... La sensualité n'est pas au rendez-vous et après nous avoir montré sa poitrine, la "belle" nous fait durer le suspense pour enlever ses gants. Lorsqu'elle enlève le bas, un très joli string rouge se cache dessous et sera l'image final de ce spectacle qui ne remplit même pas le contrat inscrit sur l'affiche. Tout le monde a applaudit, par pitié. Un public zombi, dépité et glacé tout autant par le spectacle que par la clim' forte et insupportable de la salle. A éviter absolument.


S. Alunni

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